3/20/202410min

Alors que le prix du kWh grimpe depuis un an, une étude révèle le fort impact de cette hausse sur la trésorerie des PME et TPE : pour 20 % d'entre elles, l'électricité devient même le premier poste de dépenses ! Baisse les Watts vous présente des solutions pour y faire face.

Visuel Baisse les watts

Deux hausses de l'électricité consécutives

Quel sera le prix d'un kWh en 2024 ? Beaucoup d'entreprises, comme de particuliers, se posent la question après avoir vu leur facture bondir en 2023 : en novembre, le tarif du kWh s'établit à 0,2276 euros (pour une puissance de compteur de 6kVA, au Tarif Bleu d'EDF), après avoir connu deux hausses importantes, en février et aoû 2023 (+ 15 % et + 10 %). Encore le gouvernement a-t-il mis en place dès 2022 un "bouclier tarifaire" qui a permis de contenir la hausse des tarifs, l'État prenant en charge une partie du coût réel de l'électricité. En dépit de quoi, pour une entreprise sur cinq, l'électricité est devenue le premier poste de dépenses... qu'en sera-t-il demain ?

Doit-on s'attendre à une nouvelle hausse de l'électricité en 2024

La levée progressive du bouclier tarifaire est prévue en 2024, ce qui fait craindre une envolée des tarifs réglementés ! Jusqu'alors, la hausse était limitée à 15%, tant pour les ménages que pour les petites entreprises, ou pour les communes. Or, les tarifs réglementés (TRV) devraient logiquement augmenter de 20% pour suivre le prix du marché de gros de l'électricité, dans le courant de l'hiver 2024 ! Rassurez-vous, cette hausse inévitable sera à nouveau limitée, sur décision gouvernementale. "Notre décision est de faire en sorte qu'au 1er février 2024, ce tarif n'augmente pas de plus de 10 %", a annoncé début novembre la Ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. "Nous ferons en sorte de bloquer l'augmentation, quand bien même les prix sur les marchés internationaux seraient amenés à s'envoler", a-t-elle insisté. "Pour 2024, ce sera un maximum de 10 %" de hausse sur les factures ", a confirmé pour sa aprt Luc Rémont, pDG d'EDF, interrogé le 24 novembre sur France Info. Il est revenu aussi sur l'accord que son entreprise a passé avec le gouvernement, pour essayer de stabiliser les prix et de protéger les consommateurs. "Si les prix augmentent trop, l'État récupère la totalité de la valeur de la production électro-nucléaire d'EDF pour pouvoir la redistribuer aux concitoyens", a-t-il expliqué. Ce qui devrait permettre, dès 2026, de "viser les fameux 70 euros du mégawattheure." Il n'empêche que le PDG d'EDF a également rappelé la disparition annoncée, inéluctable et progressive du bouclier tarifaire, et la nécessité, pour chacun, de s'efforcer à la sobriété énergétique. Celle-ci n'est d'ailleurs plus un choix, mais bien une nécessité, pour la plupart des TPE/PME !

Hausse de l'électricité : L'énergie pèse de plus en plus sur la tésorerie

Selon la 4ème édition de l'Observatoire des TPE, publié en juin dernier par American Express en partenariat avec l'institu BVA, l'énergie est le poste de dépense qui a connu la plus forte évolution en 2023 : près d'un dirigeant sur 5 (19%) déclare que l'énergie est son premier poste de dépenses (contre 14% en 2022). Et 87% d'entre eux ont vu ce poste fortement augmenter depuis fin 2022. Pour près de la moitié des dirigeants de TPE (43%), cette hausse est estimée entre 11% et 25%. Elle est financée presque exclusivement par la trésorerie, avec pour conséquence un équilibre de plus en plus difficile à trouver. Ainsi, seuls 8% des dirigeants de TPE déclarent que leur trésorerie s'est améliorée ces derniers mois, et y parvenir représente l'une de leurs princpales priorités en 2023 (pour 28% d'entre eux soit +10pts par rapport à 2022.) Selon une autre étude récente, 76% des TPE ont été fortement impactées par la hausse des prix de l'énergie, qui les ont beaucoup fragilisées, alors qu'elles peinaient déjà à se remettre des conséquences économiques du COVID-19 et la hausse du coût des matières premières (chiffres publiés par la Fédération des Centres de Gestion Agréés, FCGA, en juillet dernier). Les secteurs les plus touchés seraient ceux de l'hôtellerie-restauration (29%) et du commerce de détail alimentaire (29,3%), artisans boulangers en tête. Les moins impactés seraient les secteurs de la culture et des loisirs, de la réparation automobile et des instituts de beauté.

Quelles solutions pour s'en sortir ?

Les mesures de sobriété énergétique en entreprise restent encore insuffisantes. Ainsi, 64% des dirigeants n'ont pas encore pris d'initiatives particulières pour remédier à la hausse de leur facture ; parmi ceux qui ont mis en oeuvre des mesures, les plus fréquentes sont l'aménagement des horaires de travail (28,5%), suivi de loin par ce changement des équipements professionnels (3,2%). Ce n'est pas encore assez : pour vous équiper, rénover vos équipements et votre isolation afin que votre entreprise soit moins énergivore, il existe des aides et subventions. Comme il existe différents dispositifs d'aides visant à soutenir les TPE/PME touchées par la hausse des prix énergétiques, outre le bouclier tarifaire qui restent trop souvent méconnus !

L'amortisseur électricité est entré en vigueur le 1er janvier 2023

L'étude de la FCGA publiée cet été révèle qu'à peine plus d'une TPE sur deux connaît l'existence des mesures de plafonnement du prix de l'électricité (54,1%) et que moins de 10% d'entre elles en bénéficie. Seul un dirigeant sur dexu (50,8%) affirme connaître le "bouclier tarifaire" et les autres mesures de soutien sont ignorées d'une large majorité des TPE ! Il est donc conseillé de bien se renseigner ! Votre entreprise peut être éligible à l'amortissuer électricité, entré en vigueur le 1er janvier 2023, qui définit un plafond d'aide unitaire renforcé. Ainsi, par exemple, avec un tarif unitaire de l'énergie de 350 euros/MWh (0,35 euros/kWh), l'amortisseur électricité permet de prendre en charge environ 20% de la facture totale d'électricité. Par ailleurs, le guichet d'aide au paiement des facturees de gaz et d'électricité est une subvention versée par l'État à toutes les entreprises grandes consommatrices d'énergie, afin d'éviter les arrêts de productions essentielles. Pour bénéficier de ces aides, et vous informer sur celles qui sont le mieux adaptées à votre entreprise, vous pouvez tourner vers les formations en ligne Baisse les Watts ou vers les conseillers des chambres consulaires (CCI et CMA). Pensez aussi à comparer les fournisseurs et à changer d'offre le cas échéant... Pourquoi pas à plusierus ? En se regroupant pour des appels d'offres, les TPE/PME aux consommations comparables peuvent négocier de meilleurs tarifs ! Enfin, une lueur d'espoir : en 2023, les TPE (entreprises comptant moins de 11 salariés et ayant un chiffre d'affaires annuel ou bilan inférieur à 2 millions d'euros) n'ont pas payé plus de 280 euros / kWh, en moyenne, selon Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances. Soyez parmi celles qui feront baisser encore la moyenne en 2024 !