3/21/20248min

Les solutions d’aménagement low-tech, vous connaissez ? Des initiatives souvent associées à des plans de sobriété énergétique qui reflètent un véritable engagement écologique. Quelques conseils pour y parvenir.

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La low-tech, littéralement basse technologie

La low-tech ? On en parle beaucoup… Il existe même une école à Guingamp, en Bretagne, qui lui est dédiée. Elle forme des référents en économie circulaire et low tech, pour « accompagner les acteurs économiques dans la prise en compte de leur responsabilité sociétale et contribution au développement durable». Mais savez-vous exactement ce qu’est cette fameuse « low tech », littéralement, en l’anglais : basse technologie ?

Qu’est-ce que la low tech ?

Sa définition est simple : il s’agit de privilégier des procédés qui s’inspirent de techniques et savoir-faire anciens, qui nécessitent peu d’énergie et reposent souvent sur des matériaux naturels. C’est à l’opposé de la « high tech » (en anglais, « haute technologie »), qui a longtemps été de pair avec le développement des entreprises « modernes ». On a considéré pendant des années que l’objectif de toute « start up » était de produire des objets ou services toujours plus innovants technologiquement, basés sur des processus complexes, en portant peu d’attention à leur consommation d’énergie. Désormais, la croissance des entreprises va de pair avec le développement durable grâce à ces technologies douces. Leur engagement « vert » est indissociable d’une image progressiste, en phase avec notre époque. Pour mettre en œuvre et promouvoir ces valeurs éco-responsables, rien ne vaut la low tech, qui privilégie les productions simples, sobres, locales, accessibles en termes de coût comme de facilité d’usage, répondant durablement aux besoins essentiels en matière d’énergie, d’alimentation, de santé, de logement et de transport.

Imaginer des solutions nouvelles, peu énergivores

Il s’agit donc de repenser l’activité de l’entreprise, quel que soit son domaine, en partant des usages existants et des attentes futures, pour imaginer des solutions nouvelles, peu énergivores, à faible impact sur l’environnement, en utilisant au maximum les ressources locales. Inventer et proposer des produits plus simples, plus durables, plus sobres en ressources et en énergie, plus facilement recyclables sans perte de matière, voire se passer du produit grâce à une innovation sociétale ou organisationnelle comme le retour de la consigne pour éviter les emballages jetables, la production locale pour éviter le transport… : voilà les axes de développement des entreprises aujourd’hui impliquées dans la « low tech », qui s’attachent aussi à privilégier ce type de solutions pour installer leurs locaux et leur mode de fonctionnement.

Les trois critères fondamentaux de la low-tech

La low tech attitude se conçoit en gardant en tête trois axes fondamentaux :

L’utilité

Il s’agit avant tout de répondre à des besoins essentiels, incontournables, tels que l’accès à l’eau, l’alimentation, l’énergie, l’habitat ou l’hygiène. De ce fait, la low tech peut trouver beaucoup d’applications dans les domaines de la santé, des transports, des matériaux de construction et de fabrication, de la gestion de déchets, de l’agriculture ou encore de l’éducation.

La durabilité

La low tech se doit d’être robuste, modulable, réparable, fonctionnelle. Elle se concentre d’abord sur les sources d’énergie et de ressources renouvelables et disponibles localement. Son efficacité va de pair avec sa sobriété énergétique. Et elle promeut des solutions, des activités et des connaissances relocalisées, diminuant ainsi autant leur empreinte environnementale que leur empreinte sociale.

L’accessibilité

La low tech se met au service de tous, tant du point de vue économique, puisqu’elle a un coût moindre que la high tech, mais aussi sur le plan sociétal, puisqu’elle est simple, optimisée, robuste, fabriquée et réparée localement. Elle est également accessible en termes de connaissances. L’approche low-tech permet d’ouvrir les savoirs et de libérer la créativité, l’ingéniosité de chacun et le pouvoir d’agir collectif, tout en l’orientant vers l’humain au sein de son environnement. ».

3 exemples de solutions low-tech

Le chauffage low-tech

L'aérothermie solaire directe, également connue sous le nom de chauffage solaire, est une solution low-tech d'appoint pour réduire les dépenses énergétiques liées au chauffage. Un capteur solaire à air, situé à l'extérieur de la maison, exploite l'énergie solaire pour réchauffer et purifier l'air intérieur. Ce dispositif fonctionne grâce à l'effet de serre créé par une vitre transparente qui laisse entrer les rayons solaires tout en piégeant la chaleur à l'intérieur. De plus, le choix du matériau utilisé est crucial : plus il est sombre, plus son coefficient d'absorption de la chaleur est élevé. Ainsi, des fines plaques d’aluminium noircies ou de l’ardoise sont souvent privilégiées pour leur capacité à capter efficacement la chaleur solaire.Bien qu'il ne puisse pas servir de source principale de chauffage en raison de son apport calorique irrégulier, il permet de compléter d'autres systèmes de chauffage, réduisant ainsi les coûts énergétiques.

La climatisation low-tech

Plusieurs solutions existent pour réaliser une climatisation solaire. Le chauffage solaire évoqué précédemment fait également office de climatisation l’été. En effet, une ouverture permet de rejeter l’air chaud contenu dans le capteur vers l’extérieur en entraînant dans son sillage l’air de l’intérieur de l’habitat, créant ainsi un courant d’air naturel.

Les rafraîchisseurs d'air à évaporation (RAE) sont une autre alternative écologique aux climatiseurs traditionnels, car ils n'émettent pas de gaz à effet de serre. Fonctionnant selon le principe de l'évaporation de l'eau, ces dispositifs abaissent la température de l'air ambiant. Équipés d'un ventilateur et d'un filtre humide composé de matières organiques, les rafraîchisseurs assurent un refroidissement efficace tout en purifiant l'air. Ce type de climatisation moins énergivore permet de réaliser des économies d’énergie sur sa facture d’électricité tout en évitant l'utilisation de gaz frigorigènes polluants. Les climatiseurs (RAE) préservent l'humidité de l'air, offrant ainsi un environnement plus sain et confortable.

Le frigo low-tech

Plus connu sous le nom du réfrigérateur du désert ou Zeer, le frigo low-tech nous vient d’une technique millénaire héritée de l'Égypte ancienne et des régions arides. Il se compose de deux pots en terre cuite superposés, séparés par du sable humide et recouverts d'un tissu. Les denrées alimentaires sont placées à l'intérieur du pot intérieur. Bien que tous les types d'aliments ne puissent pas être conservés dans ce dispositif, il peut néanmoins être utilisé comme une corbeille à fruits écologique, permettant une conservation prolongée des aliments frais dans votre entreprise. Déposer ce frigo dans un espace où il sera exposé au soleil pour maximiser son effet de fraîcheur sur les aliments.

La low tech s’inscrit dans les ambitions de transition écologique

Cette alternative éco-responsable s’inscrit pleinement dans les ambitions de transition écologique des entreprises actuelles. Et plus généralement, de la société de demain. Selon une étude prospective de l’ADEME, baptisée Transitions 2050, la low tech représente un véritable outil au service de la sobriété, qui pourra permettre de modifier les modes de vie pour aller vers la frugalité, et d’inventer un appareil productif à bilan carbone neutre. Elle se met au service des entreprises, leur permettant de remettre en question le mix technologique : au lieu de vouloir mettre de la « high tech » partout, on la réserve désormais aux domaines pour lesquels elle est vraiment indispensable. Et on emploie la « low tech » dès qu’on le peut ! Par exemple, dans les locaux d’une entreprise, pour l’éclairage, les systèmes de chauffage et de climatisation, le mobilier, etc.

La low tech de tous les jours

Les solutions sont très variées et nombreuses. Dans le domaine de l’éclairage et du chauffage, par exemple, on peut choisir d’équiper son entreprise de réflecteurs de lumière extérieurs, d’un rideau isolant thermique, d’un poêle de masse… En matière d’architecture et de déco, on peut opter pour des matériaux naturels, tels qu’enduit à la chaux, un faux plafonds en bois au lieu de PVC, revêtements de sol estampillés « bio » ou « PEFC » pour le bois (produits issus de forêts durablement gérées)… Il existe aussi toute une gamme de mobilier durable, bref, de nombreux équipements « low tech » peuvent accompagner la transition écologique de votre entreprise, répondre à son plan de sobriété écologique, et refléter, au premier coup d’œil dans vos locaux, son engagement pour un monde plus vert !

Vous pourrez d'ailleurs retrouver d'autres éco-gestes, gestes de bon sens... dans les accompagnement en ligne du programme Baisse les Watts. En effet, dans une logique globale de sobriété énergétique, le programme Baisse les Watts propose aux TPE / TME, de façon totalement gratuite, des modules de tutoriels dans tous les secteurs d'activités pour entamer la transition écologique en entreprise.

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